Et comment je m’en suis souvenue le 8 mars 2024…
Accueil › Bla bla bla › Comment j’ai découvert que j’étais une femme !
Et comment je m’en suis souvenue le 8 mars 2024…
Ayant grandi dans une famille ou avant d’être fille ou garçon nous étions des enfants et des êtres humains à part entière, il m’a fallu très longtemps pour comprendre que cette inégalité existait vraiment !
Avec mon grand frère, nous avons exactement 1 an et 11 jours d’écart (oui oui, wouahou !), ce qui fait presque de nous des faux jumeaux.
Et si on ajoute à cela que j’étais pressée d’aller à l’école alors que lui préférait la vie à la maison, nous avons finalement fait une scolarité exactement comme des jumeaux, au même niveau scolaire et régulièrement ensemble en classe.
Et au delà de la scolarité, nous avons vraiment grandi en simultané, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs, de manière égale et équitable.
Alors oui, j’ai très certainement fait du ménage et cuisiner plus souvent que lui, mais ce n’est en aucun cas lié à notre genre, plutôt à nos tempéraments.
Ne soyez pas sceptiques, pour preuve il y a notre petite sœur, avec son propre tempérament et qui a eu la liberté de grandir en harmonie avec celui-ci, bien moins axé « maîtresse de maison » que le mien.
Par exemple, j’ai appris, comme mon frère, à utiliser une tronçonneuse, une hache, un broyeur de végétaux et une brouette à chenilles, nous avons gardé les chèvres ensemble, participer aux travaux de jardinage…
Et nous avons joué, aux petites voitures, aux Lego, à explorer la nature environnante, une chouette enfance.
Il n’a jamais été question de nous distinguer parce que j’étais une fille (et la cadette en plus), et je n’ai pas de souvenirs de « limites » dans mon enfance, ni à l’école par ailleurs.
La consigne pour le choix de nos orientations scolaires et professionnelles a été « faites ce que vous voulez, ne vous tuez pas au travail et soyez justes et responsables« , en tout cas c’est ce que j’en ai retenu.
Évidemment il y a certains métiers que nous n’aurions jamais pu envisager avec notre éducation, mais en aucun cas nos parents nous ont « interdit » certaines filières, et ils nous ont toujours soutenus.
Et c’est ainsi qu’après avoir grandi dans une petite ferme bio, nous sommes aujourd’hui respectivement BIM Coordinateur (traduction : il passe ses journées à dessiner des maisons hi hi hi) et développeuse web (traduction : j’écris des lignes de code toutes les nuits ah ah ah).
Moins de 20% des postes en programmation informatique en France sont occupés par des femmes, ce qui en fait un métier « pas très féminin ».
D’ailleurs j’ai longtemps dit et écrit développeur web car le « se » n’avait pas vraiment d’importance pour moi.
Puis je me suis rendue compte que pour de nombreuses jeunes (et moins jeunes) femmes, il était important de pouvoir se projeter, et je me suis donc appliquée à féminiser mon métier.
Résultat : je me suis aperçue qu’être UNE FEMME développeur, une développeuse, est un vrai atout, et j’en suis fière !
Certains de mes clients m’ont indiqué préférer travailler avec des femmes car plus rigoureuses, mieux organisées et moins bornées (oui oui on me l’a déjà dit), et autant ça m’avait flattée sur le moment, autant en y réfléchissant je ne veux pas rentrer dans ces stéréotypes de genre, les mêmes qui auraient pu m’empêcher de devenir ce que je suis aujourd’hui…
Revenons-en à l’objet de cet article : alors que je devais avoir 23 ou 24 ans, j’ai postulé pour un CDI, et après avoir fait mes preuves techniques, je me suis entendue dire « je te garderai bien mais tu es une femme ».
Et dans la jauge de mon éducation, cette phrase a mis un moment à faire écho : femme => grossesse => congés puis enfants => moins grande disponibilité horaire et mentale…
J’exagère volontairement le trait, parce qu’avec du recul, je me dis que j’aurais du avoir de la répartie face à cet argument patriarchal de m***e, mais non, j’ai continué à sourire et je suis passée à autre chose.
En même temps, si j’avais signé ce CDI, je ne serai certainement pas aussi épanouie dans mon job aujourd’hui, alors à défaut de le remercier, je ne vais pas me fatiguer à lui en vouloir, et continuer à avancer en essayant de garder mon filtre non genré, ce qui n’est pas toujours facile même avec des bases solides comme les nôtres !
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas repensé à cet épisode de ma vie, et voir toutes ces personnes qui se battent pour nos droits à toutes et tous, lire les pancartes des manifestations du 8 mars 2024, envisager le monde de demain pour les filles et les garçons d’aujourd’hui, tout ça m’a donné envie d’écrire !
Restait ensuite à trouver un peu de temps pour la rédaction et me voilà 🙂
Terminons cet article sur une citation de Louise Michel, militante révolutionnaire et libertaire française, et qui date de 1898 !
« Les femmes ne se demandaient pas si une chose était possible, mais si elle était utile, alors on réussissait à l’accomplir. »
Apprentie scribe, j'ai décidé fin 2021 de mettre enfin en place le blog auquel je pensais depuis des années ! Pas de limites sur les sujets, pas de stress sur le rythme de publication, juste le plaisir d'écrire et de partager...