Connaissez-vous le point commun entre la maladresse et les dents ? Moi je dirai le cerveau !
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Connaissez-vous le point commun entre la maladresse et les dents ? Moi je dirai le cerveau !
Il y a quelques jours, j’ai eu une discussion avec des parents de petites filles de 9 ans et demi, mesdemoiselles E et A, autour de la maladresse de celles-ci et des « bêtises » fréquentes qui en découlaient.
Au départ de cet échange, un énième morceau de nourriture qui tombe par terre, et Papa E qui demande à sa fille comment elle fait pour être si maladroite alors que ce n’est une qualité qui ne vient ni de lui ni de Maman E.
Et Papa A de répondre que selon lui la demoiselle n’était pas du tout maladroite mais pourrait le devenir à force de se l’entendre dire.
La nature humaine ayant horreur du vide, nous avons alors joyeusement débattu pour mettre des mots sur cette caractéristique partagée par A et E, et qui a notamment pour conséquence de rapprocher très (très) rapidement du sol des chips, des verres d’eau at autres objets transportés par leurs petites mains…
Si certains d’entre vous ont envie de me répondre que c’est métaphysiquement logique puisque leurs mains sont plus près du sol que les nôtres, je valide l’idée mais ne retient pas l’argument, désolée ! 😀
Donc à force d’en discuter et d’observer ces petites aventurières, nous en sommes arrivés à l’idée qu’il s’agissait plutôt d’un souci d’attention et non de gaucherie ou autre inhabileté (synonymes de maladresse).
Plus tard, une fois E et A couchées, j’ai réfléchi à cette idée de conditionnement et force est de constater que cela fonctionne très bien en ce qui me concerne.
Ah, on arrive à la partie dentaire de cet article.
Vous ne voyez toujours pas le rapport entre la maladresse d’A et E et mes dents ?
Ok, je m’explique…
Ayant eu plusieurs appareils dentaires, j’ai toujours porté un soin particulier à mes 32 quenottes (oui oui vous lisez bien, j’ai la collection complète).
Comme mes parents ont tous les deux rencontré de manière précoce le déchaussement dentaire (mais si, vous le connaissez, c’est le vilain mal qui vous fait perdre vos dents), j’ai pensé que ce pourrait aussi être mon cas et ai donc demandé très tôt (vers 18-20 ans) à mon dentiste.
Oui vous allez probablement perdre vos dents de manière précoce à cause de ce facteur génétique (zut !)
Oui, vous êtes certainement touchée par ce problème d’autant plus que je détecte chez vous une gingivite importante (accumulation de plaque dentaire sous la gencive, qui peut être à l’origine du déchaussement dentaire).
Nous allons le retarder le plus possible en faisant des détartrages réguliers et sous-gingival (aïe), et en utilisant du bicarbonate de soude pour se brosser les dents (beurk).
Oui je confirme, mais nous allons continuer à faire des détartrages réguliers, autrement appelés surfaçages radiculaires mais toujours aussi peu agréables.
Et puis au fur et à mesure des années, nous avons stabilisé la gingivite (ouf !) et malgré la peur qui subsistait, je me suis faite à l’idée que ce n’était pas pour tout de suite.
Et un jour, une douleur dentaire me force à aller voir un quatrième dentiste en urgence, qui me dit « il y a quelque chose qui ne va pas sous cette molaire, celle sur laquelle vous avez une couronne, et il faut faire une radio approfondie pour comprendre ce qu’il se passe ».
Me voilà donc partie pour un Cone Beam (oui oui c’est le nom de cette fameuse radio approfondie), qui révèle un kyste dans la gencive qui a pris la place de l’os et nécessite une extraction puis un implant ou un bridge.
Ma dentiste ne faisant pas les implants, me voilà partie à la rencontre d’un nouveau praticien, qui impressionné par la taille de mon kyste (je cite, « Oh put*** qu’il est gros ») me confirme qu’il faut l’extraire, sans que ce soit une urgence absolue non plus.
Mais l’important n’est pas là, j’étais toute stressée lorsque je suis arrivée pour le rencontrer et cela l’a amené à me demander si je craignais les dentistes.
La réponse est non, cependant j’avais bel et bien peur de perdre mes dents, et ce depuis près de 20 ans !
Un examen de ma cavité buccale l’a amené à cette réponse technico-scientifique « mais n’importe quoi, tes dents vont très bien ».
Et comme il a bien vu que je ne me laisserai pas convaincre comme ça, il m’a proposé de faire un test qui permet de vérifier si les bactéries responsables du déchaussement dentaire sont présentes dans une bouche.
… en tout cas pas de manière prématurée !
C’est ainsi que le 22 décembre 2021, en même temps qu’il m’extrayait une dent et un kyste, ce cinquième dentiste m’a officiellement confirmé qu’aucune de ces vilaines bactéries n’habitaient ma bouche !
9 mois plus tard, je n’ai pas encore totalement abandonné l’idée de laisser tomber mes dents et d’avoir un dentier pour mes 30 ans (ok là c’est trop tard), mais je ne peux pas blâmer mon cerveau qui a été conditionné pendant tant de temps, alors je lui laisse digérer cette chouette information !
Cet écrit n’est en aucun cas un réquisitoire contre un dentiste ou un autre, avec les données dont ils disposaient il y avait de fortes probabilités pour que je fasse partie des déchaussé(e)s précoces et ils ne devaient pas avoir connaissance de ce test, non pris en charge par la Sécurité Sociale.
De fait, je n’en veux à personne, et je me rends compte que mon cerveau était vraiment convaincu par cette idée, et interprétait tous les messages dentaires (saignements, sensibilité), pour la plupart temporaires et anodins, à travers ce prisme négatif.
Apprentie scribe, j'ai décidé fin 2021 de mettre enfin en place le blog auquel je pensais depuis des années ! Pas de limites sur les sujets, pas de stress sur le rythme de publication, juste le plaisir d'écrire et de partager...